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  فضاء السينما
 

مجلة "ربيع الابداع"

 

L’analyse du film « Zéro »

       Après « Casanegra », cette fois-ci qu’est-ce que le passionné du cinéma noir Noureddine Lakhmari nous apporte ?

       Généralement parlant, il s’agit cette fois-ci d’un film qui- avec un peu plus d’audace – nous présente un style américain visant à éclaircir à la marocaine ce qui se passe dans les ténèbres ou les entrailles de Casablanca – cette ville ogre ! -  à travers un personnage psychiquement et socialement bouleversé surnommé « Zéro ». On  peut citer également la prise au piège de cette figure-gibier au milieu des décombres des trois grandes espaces où se déroule l’action : le foyer familial, le milieu de travail et la rue .Face aux différents comportements irresponsables, « Zéro » parcourt sans relâche cet espace triangulaire où reine une atmosphère suffocante, précaire impitoyable et brutale.

         Précisément, la notion d’incarcération dans un lieu tel Casablanca ne cesse de peser sur l’âme du héro. En fait ,Casa nous est présentée comme un tableau , en noir et blanc ,d’art engagé qui réunisse dans son cadre , ou contour , toutes sortes de paradoxes , mauvaises habitudes et maladies sociales et psychiques ;Noureddine Lakhmari met l’accent sur la définition que donne les marocains à cette ville gigantesque par son chaos , sa pollution ,sa population diverse ,son embouteillage durant les heures de pointe ses bidonvilles , sa pollution acoustique et ses aspects encore ruraux… D’où les marocains souvent disent : « Toute personne qui y rentre est perdue et celle qui en sorte est un nouveau-né » C’est ce lieu impitoyable qui a englouti un jeune flic, ivrogne, qui a totalement perdu le sens  commun et la confiance en soi. Débousselé et perverti, Zéro a beaucoup souffert d’une absence précoce et injuste de sa mère en partageant le foyer avec  un  père handicapé et autoritaire qui  ne cesse guère de le tracasser et lui gâcher la vie déjà rendue très amère. Une autre source de souffrance émane de son supérieur hiérarchique qui se comporte comme un psychopathe qui lui rendait la vie infernale. La question qui se pose est la suivante : Que peut-on attendre, donc , d’un personnage pareil dont sa dignité est profondément touchée ? Un homme bouleversé st dépourvu de liberté et volonté ? A vrai dire ,Zéro est poussé à user de son pouvoir à cause de plusieurs facteurs ,à savoir son addiction à l’alcool , sa personnalité si fragile et complexe à la fois ,et son petit salaire qui ne répond point aux exigences de ses aventures diurnes et nocturnes . Inconsciemment ou pas, Zéro se plonge dans la corruption pour en tirer gros profit. Alors à l’aide de son amie surnommée « Mimi », une prostituée bel et bien expérimentée et âgée de 22 ans, Zéro lui propose des plans parfaitement tissés comme des toiles d’araignée à travers lesquels ils réussissent en fin de compte d’arnaquer des gens appartenant à la classe aisée assoiffées de plaisir sexuel clandestin. Dès que le festin organisé en cachette commence, Zéro ne tarde pas à surprendre la jeune fille en compagnie avec ses hôtes de High classe. Le résultat s’avère toujours lucratif pour notre héro. C’est-à-dire, les chalands une fois pris en flagrant délit, ils n’hésitent pas d’en faire un vrai pot-de-vin ou un bon marché bel et bien conclu sur -le -champ. Pour éviter tout scandale et par la suite préserver leur réputation, ils préfèrent verser une somme d’argent, cash, exorbitante au lieu d’affronter justice, famille, société et toutes  sortes de commérages catastrophiques qui en résultent.

            Revenant maintenant à un thème très important tacitement renforcé par le réalisateur. Ce dernier est axé autour du personnage du commissaire. Son comportement vis-à-vis Zéro nous pousse à évoquer la discordance ou le gap approfondi existant entre la structure officielle et officieuse des établissements et sévices administratifs et l’autre structure secrète fondée sur les sentiments qui mobilisent et sensibilisent l’ensemble des liens purement humains. D’où le commissaire nous est présenté comme un type démodé et dépassé car la nécessité administrative actuelle exige un leader sécuritaire qui dispose d’une vraie connaissance des gens avec lesquels il se communique. Cela est due également à l’incapacité du commissaire de créer un équilibre ou bien une symbiose, entre les deux structures susvisés ;C’est dire entre l’ambition de gouverner les autres par touts moyens qui engendrent rien que humiliation et surmenage d’une part et la considération qui doit être prêter aux sentiments innés des sujets qui cherchent toujours  à instaurer une vraie intégration qui préserve leur dignité comme êtres humains d’autre part. On est ,donc, face à un fléau politique et social qui mérite l’attention de tous les acteurs réels ou virtuels : C’est l’excès ou  le détournement du pouvoir hiérarchique qui occasionne sans doute le pire et emperile la stabilité sociale et rien que la crise où les idées démodées résistent ,or les pensées liées à la modernisation et la bonne gouvernance restent encors encre sur papier dans les coulisses des archives du temps qui nous dépasse avec une vitesse vertigineuse dans « ce petit village »qui est le monde où règnent l’information et les récentes générations des inventions nano-technologiques .Où sommes-nous citués donc ?Cette question passe inaperçue dans le film « Zéro » de Lakhmari.

             Les notions d’autorité et les concepts de dignité humaine ont été améliorées par le droit international de sorte qu’il n’est plus question, pour un dirigeant chargé d’entamer des taches sécuritaires, de se baser sur un pouvoir hiérarchique qui annule l’importance des besoins psychologiques de ses sujets au sein de toutes relations humaines.

              Considérant ces besoins vitaux de l’individu appartenant à un groupe ,Zéro parait être victime de soi-même, de l’absence de l’affection maternelle ,de la présence paternelle insupportable et en fin du mauvais traitement qu’il subissait au travail ,surtout de son chef qui lui rendait la vie  infernale en faisant de lui un simple pion qu’on puisse facilement substituer par  un autre jeton ,où bien juste une machine qui porte un numéro sans âme ni sentiments humains . On peut en déduire, donc, que les multiples dérapages ont abouti à un déséquilibre menaçant entre l’administration et les individus.

            Par conséquent, tout cela pèse sur l’âme et l’esprit de Zéro en l’incitant à faire noyer son chagrin dans l’alcool comme le héro d’Edgard Alain Poe dans son histoire « le chat noir ». Il s’est aussi orienté vers le sexe, la vengeance par tous moyens possibles surtout de sa bête noire, le maudit supérieur hiérarchique .Il finit par démonter tout seule un réseau de prostitution et par la suite sauver des jeunes mineures des griffes des dealers de corps humains…

          Son échec de consolider une affaire d’amour à cause de son passé plein de souffrances et tortures psychiques fait de lui en fin de compte un homme solitaire et perverti comme le héro de l’écrivain Américain E.A.POE.

            En conclusion, peu importe, il reste de mentionner un autre thème fort sensible traité par le réalisateur et interprété par tous les acteurs. Il s’agit plus précisément du genre de langage cinématique  employé et déployé par N.Lakhmari .En général, on peut dire que le style Américain utilisé  lui avait peut être imposé un langage spécifique jugé indécent et péjoratif par une partie écrasante de la foule. Ajouté à des images de nudité jugés illicites par la religion islamique, ce langage est aussi condamné, malheureusement, par une partie d’élite car cette dernier le voit franchir avec audace les lignes rouges marquées par la religion, les valeurs morales et sociales dans une société qui lutte contre touts sortes d’individualisme occidental basé sur une externe liberté, volonté, indépendance et productivité. En bref, la question qui se pose et qui demeure suspendue est la suivante : Est-il possible un jour pour des films de ce genre de sortir des salles obscures pour envahir tous les foyers et être vus en plein famille ? La réponse, peut être  à cette question sera le grand thème de l’un parmi les prochains films de série noire de notre réalisateur passionné par Casablanca, « mère de tous les vices ».

                                                                                              MOHAMED MOUSTAJ

                                                                                                       ( EL FETOUAKI)

 
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